lundi 26 décembre 2011

TOUJOURS SAINT-ANNE en MARTINIQUE


L’ECART NAIT DE VOYAGES

Il nous fallait un quartier général pour discuter et nous plonger un peu dans la vie mondaine de Sainte-Anne. Ici ce n’est pas souliers vernis ni robes longues mais tongs et shorts. C’est à  Paille Coco que nous avons trouvé ce que nous cherchions:



Il n’y paraît pas mais ce bar restaurant, les pieds dans l’eau, est très fréquenté par des plaisanciers de passage et qui veulent simplement, comme nous, se changer les idées. Beaucoup vivent sur leur catamaran ou monocoque et s’en reviennent du Venezuela. A table, on discute, on échange, on surf sur Internet, on boit, on mange, on rit, on commente la météo, on cogite, on raconte ses exploits… Nous avons même rencontré un breton qui vient juste d’achever un convoyage d’un catamaran de luxe depuis la métropole. Il a essuyé une tempête et avec ses coéquipiers a failli abandonner le navire au large des Açores tellement la mer était démontée. Pour les connaisseurs, ils ont filé à lus de 20 nœuds avec le bateau de plus de trente tonnes.
Le troquet n’a pas l’air mais il est vaste à l’intérieur et les propriétaires ont même une boulangerie sur le devant. C’est pas Poilâne mais qui s’en soucie? Le pain est bon mais les gâteaux pas terribles comme tous ceux déjà goûtés dans l’île. Les pâtissiers doués préfèrent faire fortune à Paris ou New-York. 
A la vitesse où se meuvent les gens d’ici, j’imagine qu’il n’y a pas de service de cardiologie à l’hôpital de Fort de France. Le soleil est brûlant entre 11 et 15h et ralentit fortement toute envie de courir, de s’énerver ou de marcher plus vite que son voisin. Seule une noix de coco qui vous tombe sur la tête peut, peut-être, réveiller la bête qui est en vous. Qui sait? En tous cas, j’ai jamais vu un créole courir même si le bateau est au bout du quai et finit par s’en aller en laissant la personne nonchalante exaspérée attendre le prochain départ dans une heure.
Ce qui fait jaser ici, c’est la journée la plus froide qui fut il y a une année ou deux à 19°C. Les autochtones s’en souviennent parce qu’il fallut acheter des pulls, introuvables sur l’île.
La photo ci-après vous montre notre amie qui barbecute pour notre confort soit du poulet coco, soit du travers de porc et Julie espère un jour un gigot. Un amour de martiniquaise que j’aurais bien voulu avoir comme nounou, comme gouvernante ou comme épaule les jours où l’on a envie de pleurer:


Elle est costaude, ne se laisse pas pousser de champignons dans la cervelle et son accent langoureux invite à la biguine. L’ambiance sous les tropiques à ses couleurs et ses avantages! Ainsi, nous nous laissons aller au gré des rencontres sachant, qu’au final, c’est la France qui aura le sourire de la Hongrie pour un jus tiré d’une noix de coco.


Le 24 décembre sur la place du village il est une tradition de  monter une crèche vivante. Si trouver un bébé est assez simple, dénicher un âne dans l’île est une autre paire de palmes! Pourquoi JC n’est pas venu au monde entre deux dorades royales et deux mérous? Tout aurait été tellement plus simple ici ? Coluche disait qu’heureusement que le Christ ne s’est pas noyé car alors chacun aurait un aquarium au mur, au dessus de son lit ou de sa porte.
Et puis Joseph et sa femme ont reçu la visite de rois Mages… Sarko n’a rien inventé! Pourquoi JC n’a pas été visité dans sa crèche par des clochards? N’est pas l’Abbé Pierre qui veut! Se commettre avec des va-nu-pieds est un style, tout comme celui de voyager avec Bolloré ou trinquer avec Johnny. Les hommes sont libres… mais pas égaux en droit, en cour et encore moins à la banque.
 
La crèche vivante a été montée au centre du village et 20 acteurs amateurs nous refont les scènes de la naissance de JC:


C’est pas du Dullin mais plutôt du De Funes qu’aurait bien pris le soleil a en avoir attrapé un accent sur la langue. On a envie d’y croire à cette naissance. Cette crèche en chocolat est à croquer.
Il fait tiède, la nuit est tombée à 18h. Il est 19h et dans une heure commencera la messe de minuit. Elle se déroulera à l’église du bourg dont le plafond tout en bois ressemble à une coque de bateau retournée


Quand  les charpentiers n’ont pas d’idées ils font des coques retournées. Après tout, d’autres font bien des manteaux en chameau retourné. Cela n’a rien à voir, c’est juste pour m’amuser.

L’église est pleine à craquer.



Chacun est sur son 31 et habillé avec goût. Mon voisin de devant à des bouts de lunettes ciselées en argent et sa voisine des boucles en chapeau chinois qui sont peut-être en or. Visez plutôt :




Si j’avais su j’aurais mis mes bagues, un nœud papillon et un costume en alpaga. Julie a été placée sur un des bancs du fond et moi plus sur le devant entre une religieuse et une jeune femme. Je n’ai pas eu le choix, bien coincé entre ces deux femmes. Pour ne pas paraître rustre et touriste idiot, j’ai chanté tous les cantiques. Heureusement, ce n’est pas du Bartok.
A noter que le prêtre est polonais avec un accent très prononcé mais si reconnaissable et si particulier. Du coup, j’ai pensé à notre mère qui nous emmenait à la messe de minuit à l’église polonaise de Paris. Clin d’œil au passé bien intéressant.

Parlons bouffe, il y a longtemps, non? La tradition martiniquaise est de manger pour le réveillon du cochon. Il est ici noir et tourne à la broche tout l’après-midi (Concurrence pour mon ami Coco et le méchoui de nos 30 ans de mariage):


Nous avons préféré une langouste dans un minuscule resto sur le port.


Les tenanciers sont rigolards et le menu est composé de jambon et pâté de Noël, boudin créole, un genre de carottes râpées avec salade. Les desserts furent un « blanc mangé » et un  gâteau au coco. Marrants mais pas excellent.

Voilà, amis de nos fêtes! A la Martinique tout est spécial. On peut aussi sourire aux vents et même photographier son propre bonheur en pleine tranquillité:







   
  

vendredi 23 décembre 2011


En faisant ma natation quotidienne je me suis fait piquer le pied. Je ne donne pas ce détail pour vous communiquer mon bulletin de santé et encore moins pour annoncer les nouvelles de ma piètre anatomie ou pour me plaindre. Non, c’est pour vous narrer la conclusion d’un pêcheur scrutant mon gros orteil sur le dessus duquel avec fierté se dessinait un petit trou rouge. L’homme de la mer s’exclama avec nonchalance: « peut-être une algue mais avec ce petit poinçon… je dirais qu’il s’agit de la piqûre d’une petite raie ». « Au milieu? » demandais-je, en montrant le large tout en me frottant les cheveux. L’homme noir, plus spirituel qu’un chanteur de jazz des années 30, me toisa de son œil blanc et murmura dans un souffle:  « sûrement la raie du bus ».


Quelques personnes, comme partout, ont ici la langue bien affûtée et c’est un plaisir de converser même si parfois quelque créole (r)igolo se mêle à leurs paroles bien (r)ondes. Ici pas encore vu de blues créole ni de lamentation. Cela change du blues aéroportuaire diffusé ces derniers jours à la télé. Ici je suis heureux de regarder les nouvelles sur le petit écran. Elles me changent de la Hongrie et de cette langue impossible. Même si les nouvelles de métropole me navrent par ce qui est développé mais au moins c’est en français… enfin, tout dépend de qui s’exprime. Donc, vive le droit de grève, vive les vacanciers en otages, vive le pays des droits de l’homme! Mais de quels droits s’agit-il?



Ici pour Noël, vous l’auriez deviné, rien ne ressemble à la métropole. Sinon à quoi sert de voyager, hein? Les petits enfants sont sur la plage sous l’ombre d’un petit chapiteau de fortune. Ils chantent quelques cantiques de Noël devant le Père Noël assis devant eux. Un type à la guitare les accompagne mais aucun œil ne le regarde. Toutes les pupilles dilatées des gosses sont rivées sur la grande barbe blanche effrayante où se cache des secrets impénétrables. Il fait chaud, c’est la fin de l’année et on croit rêver tout debout. Pas de photo, ici on ne photographie pas les enfants. Dommage, c’est si mignon et si touchant. Rideau!    


Mais revenons à la Martinique. Le matin nous marchons sous le soleil cuisant et allons découvrir une des nombreuses plages avoisinantes. Hier nous étions aux Salines, plage la plus réputée et, il paraît, la plus belle de Martinique.







Il y a du monde pour un mardi mais nous sommes en vacances scolaires. Pas mal de mioches qui pataugent dans l’eau tiède et qui piaillent à qui mieux-mieux. Vous le voyez, rien à voir avec la côte d’Azur.
Sommes allés également sur l’Anse Trabaud. Une heure trente de marche. Avons seulement croisé deux autres marcheurs. En route jolie rencontre de vaches qui dévorent… des bananes !


Il y avait sur la plage des vagues entre 2 et 3m dues à la tempête qui sévit en ce moment aux Caraïbes et jusqu’au vendredi 23. Il est inhabituel que des vents soient si forts en cette saison mais rassurez-vous, il fait toujours entre 26 et 28°C. Plage peut fréquentée car on y accède par un chemin caillouteux qui est même impossible à pied. Dur le tourisme!


Et puis comme nous ne sommes pas coupés des nouvelles du monde, Julie a trouvé une solution pour les femmes qui ont des problèmes avec leur implants mammaires qui fuient:



JOYEUX NOEL !!!!!!!Fallait y penser!

Bises, ne baffrez pas trop à Noël et pensez à nous qui avons chaud et qui sommes obligés de regarder avec tristesse notre pull, nos chaussettes et nos basquettes qui, ici, ne servent à rien.








mardi 20 décembre 2011

SAINT ANNE

Belle surprise en arrivant à Sainte-Anne (Martinique) ne pas confondre avec la ^même en Guadeloupe. La centre est animé à souhaits. Il y a autour des infrastructures propres et agréables ce qui nous change de notre village de pêcheurs. Enfin, il s’agit ici aussi d’un village mais qui vit avec du monde, un port, des restaurants, des marchands ambulants et des boutiques. Julie est contente. Elle aime les villages de pêcheurs mais quinze jours furent visiblement un maximum. Quelle joie de pouvoir enfin boire une bonne bière sur le port fréquenté avec le soleil qui se couche sur la baie.



Je vous rassure Sainte-Anne n’est pas Paris ni Budapest… seulement un peu plus de 4000 habitants. Pour ceux qui connaissent, c’est la moitié de Pibrac en somme.
Nous avons maintenant un bungalow à 800m du centre et de la plage. Baptisée Kararibleu, cette case créole toute en bois est en effet toute bleue et blanche avec tout le confort. Située dans un petit jardin, elle est cernée par des plantes tropicales et le tout est au milieu de propriétés quasi toutes avec piscines.



Nous dormons à l’étage sur la mezzanine balayée par les alizés et également aérodrome international pour moustiques. Heureusement nous avons une moustiquaire. On se croirait dans le film Emmanuelle.


La case est ouverte aux vents car les fenêtres n’ont pas de carreaux mais sont flanquées simplement d’un ingénieux système de persiennes en bois que l’on peut fermer le soir pour s’isoler et couper le souffle frais des alizés.



Ainsi la climatisation reste muette la plupart du temps et nous avons l’impression, pour une fois, de collaborer à sauvegarder la planète. Ici on se découvre, par obligation, un peu écolos et on savoure notre conscience qui se purifie au contact de l’eau, du soleil et des vents.
 
Pour les quelques-uns qui suivent et qui m’ont demandé  des éclaircissements sur les noix de coco, voilà ci-après comment cela se passe. D’abord, ramasser une noix de coco, ici celle glanée sur la plage:


Bien dégager la noix et la cogner contre un angle de mur pour qu’elle se brise (ce que j’ose appeler « un coup dans les noix! »):


Pas facile mais maintenant vous savez tout de nos occupations. Egalement pour être plus complet je vous joins ci-après une photo de la nature si belle et si apaisante:


Voilà c’est tout pour cette semaine. Nous avons de nombreuses plages à visiter et de longues marches à faire. Espérons que nous aurons le temps de taper un blog avant le 1er de l’an. En attendant, nous vous souhaitons un joyeux Noël avec des cadeaux chers et somptueux que ne manqueront pas de vous offrir vos conjoints respectifs. Ne baffrez pas trop, n’abusez pas des liquides jaunes avec des bulles, l’alcool et mauvais pour les artères. A bonne régalade et à bientôt.
 

samedi 17 décembre 2011

Deux semaines en Martinique

Nous n’entendons plus les grenouilles, nous ne sentons plus l’humidité et il semblerait que nous nous sommes acclimatés. Il nous aura fallu quand même deux semaines pour nous faire à cette vie de fainéants et de parasites!
En Martinique il n’existe pas seulement des démunis et drogués, évidemment. Ci-après à l'Anse Mitan, le devant d’un hôtel 4* qui est assez sympa mais qui n’a rien d’extraordinaire sauf le prix d’une chambre : 480 euros la nuit!




Dans notre petit village de pêcheurs, on ne joue pas dans la même cour. Toutefois on se sert des commodités des lieux "Saints", habitude de "pique-asiettes" obligent!
Comme on a pas les moyens de passer notre temps au café ou dans les restaurants on s’amuse autrement. On ramasse les noix de coco. Avec un petit coup bien placé d’Opinel on se fait nos propres boissons naturelles de lait de coco et c’est succulent! On gratte même la fine pulpe pour en extraire un maximum de vitamines. Parfois, si on est à la maison on y met un glaçon ou une goutte de rhum… je vous dis pas!
Il y a des villages entièrement factices avec des boutiques ou poteries mais qui utilisent des anciens bâtiments. Si on laisse de côté le business et que l’on regarde l’authentique on est ébahis par les beautés, hélas passées, des lieux.







 
Et puis il y a le top du top. Des lieux magiques comme le domaine Clément (appelé ici habitation Clément) qui est une ancienne rhumerie. Elle fut développée par un ingénieur sorti de Centrale Paris (comme notre Pierre de Vaison). Le domaine est beau, conservé dans la pure tradition du pays avec ses arbres, ses chais, son usine… Endroit tellement beau qu’en 1991 Mitterrand et Bush s’y sont rencontrés et ont profité de ces lieux magiques. Vous devriez retrouver tous les détails sur Internet. Aujourd’hui malheureusement la rhumerie ne fait plus de rhum, seuls quelques centaines de tonneaux vieillissent en attendant les acheteurs.


Nous avons déjà des fourmis dans les jambes. Ainsi nous bouclerons nos valises pour changer de crèmerie. Demain nous partons sur Sainte-Anne toujours en Martinique. On dit que c’est la plus belle plage de l’île, longue je crois de 5Km Qu’il y a même un endroit pour nudistes; parfait pour faire voir nos jolies fesses de vieux!

Avant de nous quitter, autrement que sur une histoire de fesses, une belle mairie et une église dans la belle petite ville de Saint-Esprit: