En faisant ma natation quotidienne je me suis fait piquer le pied. Je ne donne pas ce détail pour vous communiquer mon bulletin de santé et encore moins pour annoncer les nouvelles de ma piètre anatomie ou pour me plaindre. Non, c’est pour vous narrer la conclusion d’un pêcheur scrutant mon gros orteil sur le dessus duquel avec fierté se dessinait un petit trou rouge. L’homme de la mer s’exclama avec nonchalance: « peut-être une algue mais avec ce petit poinçon… je dirais qu’il s’agit de la piqûre d’une petite raie ». « Au milieu? » demandais-je, en montrant le large tout en me frottant les cheveux. L’homme noir, plus spirituel qu’un chanteur de jazz des années 30, me toisa de son œil blanc et murmura dans un souffle: « sûrement la raie du bus ».
Quelques personnes, comme partout, ont ici la langue bien affûtée et c’est un plaisir de converser même si parfois quelque créole (r)igolo se mêle à leurs paroles bien (r)ondes. Ici pas encore vu de blues créole ni de lamentation. Cela change du blues aéroportuaire diffusé ces derniers jours à la télé. Ici je suis heureux de regarder les nouvelles sur le petit écran. Elles me changent de la Hongrie et de cette langue impossible. Même si les nouvelles de métropole me navrent par ce qui est développé mais au moins c’est en français… enfin, tout dépend de qui s’exprime. Donc, vive le droit de grève, vive les vacanciers en otages, vive le pays des droits de l’homme! Mais de quels droits s’agit-il?
Ici pour Noël, vous l’auriez deviné, rien ne ressemble à la métropole. Sinon à quoi sert de voyager, hein? Les petits enfants sont sur la plage sous l’ombre d’un petit chapiteau de fortune. Ils chantent quelques cantiques de Noël devant le Père Noël assis devant eux. Un type à la guitare les accompagne mais aucun œil ne le regarde. Toutes les pupilles dilatées des gosses sont rivées sur la grande barbe blanche effrayante où se cache des secrets impénétrables. Il fait chaud, c’est la fin de l’année et on croit rêver tout debout. Pas de photo, ici on ne photographie pas les enfants. Dommage, c’est si mignon et si touchant. Rideau!
Mais revenons à la Martinique. Le matin nous marchons sous le soleil cuisant et allons découvrir une des nombreuses plages avoisinantes. Hier nous étions aux Salines, plage la plus réputée et, il paraît, la plus belle de Martinique.
Il y a du monde pour un mardi mais nous sommes en vacances scolaires. Pas mal de mioches qui pataugent dans l’eau tiède et qui piaillent à qui mieux-mieux. Vous le voyez, rien à voir avec la côte d’Azur.
Sommes allés également sur l’Anse Trabaud. Une heure trente de marche. Avons seulement croisé deux autres marcheurs. En route jolie rencontre de vaches qui dévorent… des bananes !
Il y avait sur la plage des vagues entre 2 et 3m dues à la tempête qui sévit en ce moment aux Caraïbes et jusqu’au vendredi 23. Il est inhabituel que des vents soient si forts en cette saison mais rassurez-vous, il fait toujours entre 26 et 28°C. Plage peut fréquentée car on y accède par un chemin caillouteux qui est même impossible à pied. Dur le tourisme!
Et puis comme nous ne sommes pas coupés des nouvelles du monde, Julie a trouvé une solution pour les femmes qui ont des problèmes avec leur implants mammaires qui fuient:
Fallait y penser!
Bises, ne baffrez pas trop à Noël et pensez à nous qui avons chaud et qui sommes obligés de regarder avec tristesse notre pull, nos chaussettes et nos basquettes qui, ici, ne servent à rien.
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